Hommage à Bernard Giraudeau
Je vous livre ici un extrait de "Cher amour" de Bernard Giraudeau, son dernier récit, me semble-t-il. En lisant ce passage, j'y étais... D'où l'idée de faire un tableau avec cette image, comme un polaroïd. "Avant de quitter les Philippines, je ne peux m'empêcher de vous emmener dans un endroit qui est l'insupportable même de la vie.(...) C'est un exercice difficile que de décrire ce qui doit être vu et rapporté. Ce ne sont que des images de l'épaisseur même de la bande, rien à voir avec la réalité du terrain. Il faut y être, odeurs comprises. Une jeune fille regarde par une lucarne au premier étage d'une baraque. Soudain elle tire son corps hors l'ouverture et se hisse sur la tôle ondulée du toit. Là elle s'assoit seule au monde au milieu du cirque, sa petite robe jaune sur le toit rouge, ses fesses posées sur la rouille. Je suis certain que c'est là son espace, son sanctuaire, c'est de là qu'elle s'envole. Ici